« Nous avons acheté une petite maison en face de Vézelay.
Elle fait la joie des amis, y compris Picasso… »
Lettre d’Yvonne Zervos, 1937
« Une chambre à feu et une chambre à four au rez-de-chaussée et un cabinet au premier étage, un grenier dessus couvert de tuiles, une cave derrière ayant entrée par la grange », c’est ainsi qu’Yvonne Zervos évoque en 1937 la fermette que le couple vient d’acquérir au hameau de La Goulotte. Ils confient à l’architecte, ingénieur et éditeur Jean Badovici, ami de longue date habitant Vézelay, le soin de la transformer. La maison est surtout remarquable par son aménagement intérieur sur trois niveaux, ouverte sur le panorama.
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Et La Goulotte devint...
Une maison d'architecte
Des hôtes célèbres
Lieu de repli durant l’Occupation, la maison de La Goulotte fut conçue pour l’accueil des amis de passage mais aussi pour l’étude et le repos. Parmi les hôtes célèbres : Pablo Picasso, Fernand Léger, Paul et Nusch Éluard, René Char, Étienne Hajdu et le sculpteur Boyan qui fut le seul à avoir réellement œuvré à La Goulotte. C’est dans ces lieux que Zervos signa et data du 2 juillet 1942 le texte liminaire au deuxième volume du Catalogue Picasso. Léguée en 1970 à la ville de Vézelay, la maison est ouverte au public durant les expositions estivales et lors des Journées du Patrimoine.
Certains agencements rappellent la facture de son associée Eileen Gray, qui réalisa la maison E1027 à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes Maritimes). Ensemble, ils transformèrent quatre maisons dans le bourg de Vézelay. L’escalier à vis de la tour, les étroites montées aux mezzanines ou les volets coulissants sont dus à leur ingéniosité.
L’aspect extérieur est tout aussi surprenant. Le bâti ancien en pierres, prolongé et surélevé de la partie moderne, s’organise autour de grandes terrasses. Couvert de larges toits dissymétriques, l’ensemble est surmonté d’une tour panoptique.
« Une maison n'est pas une machine à habiter. Elle est la coquille de l'homme, sa prolongation, son élargissement, son rayonnement spirituel. »
Jean Badovici et Eileen Gray, De l’éclectisme au doute, 1929.
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